Commerce international et tarifs douaniers : ce qui évolue aux Etats-Unis

Le 2 mars 2018, le président américain Donald Trump a annoncé une mesure qui a fait l’effet d’une bombe. En effet, il a déclaré que les États-Unis allaient désormais appliquer des taxes sur les importations de métaux comme l’aluminium ou l’acier. Pour bien des observateurs, il s’agissait là d’une déclaration de guerre commerciale. Qu’en est-il aujourd’hui ? Qu’est-ce qui va changer concrètement ? Trump va-t-il céder un jour ?

Une décision unilatérale inquiétante

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25 % sur l’acier et 10% sur l’aluminium  : c’est l’envergure que les États-Unis vont appliquer bientôt sur les importations de ces métaux. Donald Trump a annoncé que cette mesure était nécessaire pour rééquilibrer la balance commerciale internationale, dont les États-Unis sont les perdants depuis trop longtemps.

Il pointe particulièrement du doigt la Chine. En effet, les pratiques commerciales sont inéquitables, selon l’Occident et en particulier Trump. En prenant cette décision de manière unilatérale, le leader de la Maison Blanche a affolé le monde entier. Clairement, cela bousculerait bien des choses et une guerre commerciale pourrait naître.

C’est bien connu pourtant, le président américain est particulièrement doué dans son exercice favori : l’Amérique d’abord. En attendant, les régulations concernant les imports aux USA ont entraîné une hausse du prix de l’acier, les marchés s’affolent et l’économie en pâtit.

La Maison Blanche ouverte aux négociations

Il faut savoir que bien des pays seront exemptés de ces taxes qui concernent l’importation aux Etats Unis d’aluminium et d’acier. Par exemple, c’est le cas du Brésil, l’Argentine, l’Australie ainsi que la Corée du Sud. Donald Trump a annoncé que malgré les spéculations qui courent, la Maison Blanche ouvre ses portes à tous pour négocier cette nouvelle mesure.

Selon lui, toute administration pourra être exemptée de cette taxe à condition que les solutions proposées ne représentent aucun danger pour l’économie américaine. Par exemple, Séoul a accepté de réduire de 30% son volume d’exportation d’acier vers les États-Unis pour se voir exempté des nouvelles taxes américaines. Concrètement, la Corée du Sud va devoir limiter ses exportations à 2,86 tonnes par an.

L’Union Européenne hésitante

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Tout le monde est conscient du déséquilibre commercial mondial que pourraient entraîner ces nouvelles taxes américaines. Angela Merkel avait annoncé que si les mesures persistaient, l’UE serait contrainte de saisir l’Organisation Mondiale du Commerce. Elle a pourtant souligné ne pas vouloir d’un tel scénario, entraînant une guerre commerciale où tous y perdraient. De son côté, le président français Emmanuel Macron avait annoncé s’entretenir avec Trump au téléphone.

Il lui aurait dit que les mesures pourraient être fermes mais proportionnées. Ce sont d’ailleurs les termes utilisés par Jean-Claude Juncker. Après un long bras de fer de menaces, l’administration Trump et l’UE semble s’orienter vers une issue acceptable. Si Washington a parlé de taxes sur l’acier, l’aluminium et les voitures européennes, l’Union Européenne a riposté avec les taxes sur le bourbon, les Harley Davidson et quelques autres produits… peanuts !

Mais Donald Trump s’est montré plus conciliant avec l’Europe, même si ce n’était pas un acte désintéressé. Le numéro 1 de la Maison Blanche sait bien qu’il a besoin de soutien pour faire face à un interlocuteur difficile et puissant : Pékin. En effet, la Chine constitue un concurrent important pour les firmes américaines et européennes. Trump le sait, c’est pour cela qu’il invite l’Europe à constituer un barrage économique contre Pékin. Les méthodes sont peu louables, c’est pourquoi l’Europe hésite. Et pourtant, elle ne peut pas nier en tirer des avantages importants dans ce schéma.

La Chine ne cèdera pas

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C’est avec la Chine que les relations sont les plus tendues. Ce n’est pas un hasard d’ailleurs, puisque les exportations chinoises aux États-Unis pèse la bagatelle de 60 milliards de dollars par an. Un gros morceau sur lequel Donald Trump ne veut rien céder.

En ce qui concerne la Chine, le ton est le même. Pékin a annoncé mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour que ces nouvelles taxes ne prennent pas effet. Cependant, la Chine semble jouer la carte de la diplomatie, en saisissant l’OMC pour résoudre le conflit. Aux yeux de l’opinion, il s’agit là d’une bonne manœuvre. Alors que les États-Unis ont pris cette décision unilatérale, la Chine rétorque en soulevant l’avis de tous à travers l’OMC.

Les produits technologiques aussi

Le souhait de Donald Trump de réorganiser ses relations commerciales avec la Chine ne se limite pas uniquement à l’aluminium et l’acier. En effet, Trump a également durci les taxes concernant les produits technologiques en provenance de Chine. Cependant, cela exclut les téléphones portables et les postes de télévision.

Bien évidemment, Pékin n’a pas tardé à réagir. La Chine a également appliqué une taxe de 25% sur plus de 600 produits américains dont le bœuf, les voitures, les petits avions, le soja et autres. On parle d’une enveloppe de 50 milliards de dollars qu’il faudra alors considérer dans cette nouvelle mesure fiscale.

Il est évident que la relation économique entre Pékin et Washington est on-ne-peut-plus tendue. Il semble que les craintes de tout le monde sont en train de se réaliser : l’escalade de la guerre commerciale a commencé.

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