La France doit-elle s’armer contre une cyberattaque ? Selon Eduardo Rihan Cypel, député socialiste et connu comme étant le Monsieur Cybersécurité à l’Assemblée : « La France compte parmi les puissances les mieux protégées contre ce type de menaces, mais il lui reste encore beaucoup à faire. » Beaucoup à faire en effet, car l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) et le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) semblent être inquiets sur le sujet, et ont fait référence aux risques présents lors d’une conférence de presse le 21 décembre dernier.
Cyberattaque : des conséquences dramatiques
Les conséquences d’une cyberattaque peuvent effectivement être dramatiques dans tous les domaines, si l’on ne cite comme exemple : le vol de donnée, le « Ransomware » qui inquiète plusieurs entreprises françaises actuellement, le domaine politique surtout que l’on se prépare à une élection présidentielle cette année, allant jusqu’à la possibilité de faire dérailler un train … Le Secrétariat Général de la Défense et de la Sécurité Nationale, dépendant de Matignon, n’a d’ailleurs plus hésité à employer le terme « guerre » lors de son séminaire le 26 octobre dernier. Un séminaire qui avait principalement pour but de sensibiliser les partis, les instituts de sondage et les organismes agréés pour le vote électronique aux risques de telles attaques.
Le 12 décembre dernier, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait indiqué devant la Direction générale de l’armement : « De la même manière que l’émergence de l’aviation au début du XXe siècle a profondément transformé la doctrine militaire […], il me semble indispensable d’intégrer l’ensemble des volets cyber dans notre pensée militaire ». Dans l’entourage du ministre, on précise que la Cybersécurité est considérée comme une arme à part entière, défensive, mais aussi offensive, et que cette arme est totalement intégrée dans l’arsenal militaire.
En tout cas, 1 milliard d’Euros supplémentaires seront débloqués d’ici à 2019, ainsi que 1 550 recrutements auront lieu, portant à 3 200 les effectifs totaux de la Cybersécurité.