Etre payé 2 600 euros par mois sans travailler. Vous prenez ?

Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, un fonctionnaire répondant au nom de Jean-François B. est devenu l’une des figures marquantes de la contestation. Pourtant, depuis 10 ans, l’homme perçoit 2 600 euros mensuels en tant que fonctionnaire momentanément privé d’emploi (FMPE) ; un statut qui est à l’antipode de la cause qu’il défend.

Privilégié mais insatisfait

L’individu est intervenu sur plusieurs médias pour défendre la cause de ses compatriotes et soutenir la fronde. Son propos très virulent l’a positionné en fervent activiste, défendant la hausse du pouvoir d’achat des Français.

Très vite, il s’est donc autoproclamé porte-parole du mouvement des gilets jaunes; une position plutôt paradoxale quand on apprend que l’homme est un fonctionnaire déjà protégé par une garantie de l’emploi, mais qui perçoit 2 600 euros par mois sans travailler.  Son statut, fonctionnaire momentanément privé d’emploi.

10 ans, c’est plutôt long pour une privation momentanée d’emploi. Dans la fonction publique, la notion de « momentané » n’est semble-t-il pas la même que pour le reste de la population. Pourtant, c’est bien le nombre d’années depuis lequel ce fonctionnaire touche une rémunération pour un travail qu’il ne fait pas. Cette période équivaut à sa cessation d’activité depuis qu’il a été débarqué par le président du département de l’Indre ; département qui l’avait recruté en 2001 pour occuper un poste de conseiller technique musique. Motif de la mise de côté : une incompatibilité d’humeur selon la presse. 

Il semblerait que l’individu aurait eu des ambitions excessives par rapport aux capacités financières du département. Depuis, en cessation d’activité, il est sous tutelle du centre de gestion de l’Indre. Il profite de plus du défaut de rétroactivité de la loi instituant la décroissance progressive de la rémunération des fonctionnaires momentanément privés d’emploi promulguée en 2016.

Une ambivalence qui questionne

Au regard de cette situation, lorsque cet homme défend avec ferveur la hausse du pouvoir d’achat des Français, on se demande si c’est du populisme ou de la démagogie. Le constat est d’autant plus alarmant que l’homme s’est autoproclamé porte-parole, tout en étant conscient du décalage entre sa situation professionnelle et la cause qu’il soutient.

Pour s’en défendre, il brandit son honnêteté quant à sa situation professionnelle et parle même de regrets. À ce propos, le président du département de l’Indre évoque une situation singulière. Pourtant, il s’avère que le système actuel ne fait rien pour supprimer le statut de fonctionnaire momentanément privé d’emploi ou, tout au moins, mieux l’encadrer.

À la divulgation de la nouvelle du statut de ce membre de leur collectif, la colère des Gilets jaunes est palpable. Certains voudraient d’ailleurs ne plus l’avoir comme porte-parole étant donné qu’il ne représente pas l’esprit du mouvement des Gilets jaunes.

Cette situation évoque, une fois de plus, le besoin de réformes profondes de la fonction publique en France, pour aller vers plus d’égalité avec les citoyens moins privilégiés qui travaillent dans le privé.

About Isabelle

Rédactrice en chef. De formation littéraire, elle apprécie plus particulièrement les articles mode et société.

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