Une source divulgue les derniers instants de Jamal Khashoggi dans une transcription

Le dimanche 9 décembre, une source publie une pièce importante de l’enquête turque. Elle révèle les derniers mots du chroniqueur saoudien le 2 octobre, quelques minutes après son entrée au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul. La transcription va en faveur de la thèse du meurtre prémédité, thèse que réfutent les autorités saoudiennes.

« Je ne peux pas respirer »

Ce sont les derniers mots de Jamal Khashoggi, le 2 octobre, d’après la transcription de l’audio fournie par une source propre à CNN. Il le dira 3 fois avant que sa voix ne s’éteigne à jamais.

Le 2 octobre, Jamal Khashoggi pensait honorer un rendez-vous pour ses documents d’État civil grâce auxquels il devait épouser Hatice Cengiz, sa fiancée turque. Une fois sur place, un homme qu’il reconnaît et qui sera identifié comme étant Maher Abdulaziz Mutreb,  à la tête des services de renseignements du Prince héritier, lui intime l’ordre de revenir. Un ordre auquel Jamal répond « vous ne pouvez pas faire ça », l’avertissant qu’il est attendu par sa fiancée qui l’avait accompagné.

Les bruits qui suivent laissent entendre le combat du chroniqueur pour respirer alors que plusieurs personnes semblent s’être assises sur lui. A trois reprises, il dira ces 5 mots… ses derniers mots : « Je ne peux pas respirer ». Suivront des cris et des halètements.

La thèse du complot se confirme

La voix du responsable de la médecine légale du ministère de l’Intérieur d’Arabie Saoudite, le Docteur Salah Muhammad al-Tubaiqi, se fait également entendre d’après les notes de la transcription.

Au moment où il intervient, c’est pour conseiller aux autres personnes présentes d’écouter de la musique, comme pour faciliter l’accomplissement d’une tâche macabre. Les jours précédant la mort de Khashoggi, 14 Saoudiens étaient arrivés à Istanbul et une équipe de 15 personnes avait précédé le journaliste de quelques minutes au consulat saoudien, avant de repartir quelques heures plus tard.

Maher Abdulaziz Mutreb passe 3 appels téléphoniques pour mettre quelqu’un à Riyad au courant des événements. Si les notes n’apportent aucune précision quant à l’identité de la personne avec qui il communique, l’hypothèse serait qu’il s’agisse de Saud al-Qahtani, le bras droit du prince Ben Salmane.

L’appel a clairement pour but de l’informer que quelque chose a été accompli et que tout se déroulait comme prévu. Rien dans cette transcription ne laisse transparaître la thèse d’un malencontreux accident ayant mené à la mort de Khashoggi, encore moins d’une scène de panique.

La source de la transcription conclut donc à un assassinat organisé et confirme l’implication du Prince Héritier ; ce qui corrobore les conclusions de la CIA et dément la thèse de l’étranglement accidentel de Jamal Khashoggi.

Crédit photo : By April Brady / POMEDMohammed bin Salman’s Saudi Arabia: A Deeper Look, CC BY 2.0, Link

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